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Observatoire L’agneau, une viande toujours plébiscitée

La cotation de l’agneau entrée abattoir s’est affichée à 8,07 €/kg de carcasse juste avant Pâques. © S. Champion

L’offre modeste soutient les cotations de l’agneau au cours du premier trimestre de 2022.

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Le commerce de l’agneau s’est bien tenu pendant la période de Pâques. Les cours se sont redressés, pour s’établir sur leur niveau record de la fin de l’année dernière. « En se­maine 15, la cotation entrée abattoir s’est ainsi affichée à 8,07 €/kg de carcasse, soit 42 centimes d’euro de plus comparativement à Pâques 2021, indique Cassandre Matras, de l’Institut de l’élevage. L’intérêt pour cette viande ne semble pas avoir été entamé, même si le pouvoir d’achat des ménages a été fortement malmené ces derniers mois. »

La demande a tout de même tardé, et les abattages n’ont décollé que lors de la semaine 13, soit quinze jours avant la fête pascale. Cette dynamique de consommation devait se poursuivre jusqu’au début du mois de mai, lors duquel l’Aïd el-Fitr, qui ponctue la fin du Ramadan, a été célébré. L’Aïd el-Kébir, qui sera fêté à la mi-juillet, pourrait avoir un impact plus modeste sur la demande en France, dans la mesure où un certain nombre de consommateurs rejoignent le Maghreb pour les vacances.

Les cours de l’agneau au premier trimestre démarrent donc sur les chapeaux de roue. Sur le marché de Châteaumeillant dans le Cher, « les animaux, toutes catégories confondues, se sont vendus 5 euros par tête de plus qu’en 2021, observe Jérôme Chartron, chef des ventes. La demande reste dynamique pour une offre mesurée. Cette tendance pourrait bien se poursuivre pendant les mois d’été. » Malheureusement, la flambée des tarifs des intrants observée ces dernières semaines engloutit l’effet positif du rebond des cotations.

De son côté, le Covid continue de perturber le marché mondial. « En Nouvelle-Zélande, le nombre de cas a atteint son apogée début mars, au pic de la production d’agneaux, rapporte Cassandre Matras. Les abattages ont ralenti faute de personnel suffisant. Les files d’attente se sont allongées et les stocks en élevage ont augmenté. Les sorties ont ainsi été retardées et la campagne d’abattage s’est décalée de près de onze semaines pour les élevages de l’île du Sud. »

Ralentissement des exportations néo-zélandaises

Les exportations néo-zélandaises de viandes ovines ont ainsi chuté en février dernier de 13 %, à 47 000 téc. Les envois ont particulièrement diminué à destination de la Chine, – 25 % en 2022 par rapport à 2021, et vers le Royaume-Uni (–7 %). Ils sont en hausse à destination de l’UE des Vingt-Sept, mais le volume exporté en 2021 était bas, 6 000 téc, contre 10 000 en février 2020.

« L’appétit de la Chine en viande ovine devrait se poursuivre, déclare Cassandre Matras. Les envois de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie devraient donc continuer leur progression et rester centrés sur la Chine, et ne pas engorger les marchés du Royaume-Uni et de l’UE des Vingt-Sept, s’il n’y a pas d’incidents diplomatiques ou politiques entre-temps. »

Marie-France Malterre

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